Si tous les éléphants s’appelaient Bertrand…, d’Edouard Manceau

« À l’origine tous les éléphants s’appelaient Bertrand. Comme ce n’était pas pratique ils ont cherché une solution pour se différencier. Ce livre joue sur les situations cocasses et les malentendus en proposant de nombreux clins d’œil à notre société. »

Ce livre est juste… drôle! La situation dans laquelle se retrouve les éléphants (les « Bertrand » devrions-nous dire) est plutôt coquasse, et les dessins où chaque éléphant est découpé dans du papier de couleurs, tout comme les objets, etc, c’est un joli assemblage de couleurs, c’est mignon! Oui, je sais, ce n’est pas vraiment une critique mais c’est vraiment ce que m’inspire la lecture de cet album, alors j’ose qualifier Si tous les éléphants s’appelaient Bertrand de … mignon!

Que dire, sinon répétait que cette histoire est amusante, les dessins beaux (oui, je ne parle que de livres que j’aime, un point c’est tout!), et patati, et patata…

Oh! Et puis Édouard Manceau a écrit d’autres albums illustrés avec la même technique (découpage papiers colorés) comme Tous pareils (avec des caribous burlesques) ou Tout pour ma pomme (avec un loup) édités chez Milan, et plein d’autres livres pour les tout-petits aux éditions Frimousse (très bien aussi bien sûr!).

eh, oubliez pas de le(s) lire!

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Voilà c’était le dernier article sur la sélection des albums pour les maternelles du prix des incorruptibles de 2012. A ce propos, si vous cherchez un article sur ce prix, je vous conseille de lire le dossier sur les incos du magazine Page (avril-mai 2012), allez voir sur leur site internet, vous pouvez consulter l’article gratuitement en version numérique : http://www.pagedeslibraires.fr/. Je leur fais un petit coup de pub, puisque ce magazine parle de « livres lus et conseillés par les libraires », et les articles sont bien écrits, accessibles, justes, sympas, et puis c’est déjà pas mal!

Un grand monstre ne pleure pas, de Kalle Güettler, Rakel Helmsdal et Àslaug Jònsdòttir

« Tout ce que Petit-Monstre fait est toujours joli et réussi. Grand-Monstre, lui, n’est bon à rien ! Il se sent maladroit et il est triste, mais un grand monstre ne pleure pas… Va-t-il réussir, au moins une fois, à être meilleur que Petit-Monstre ? »

Un Grand-Monstre triste car il est moins adroit que son confrère le Petit-Monstre, des découpages et coloriages sur fond blanc, une petite morale à la fin, et un « happy-end » composent ce charmant petit album au format atypique (tout en hauteur et étroit). Il y a toute une série d’histoires avec ces deux personnages (voir dans les images tout à la fin de l’article).

Comme les enfants, Grand-Monstre et Petit-Monstre sont différents, à chaque activité et idée prononcées, Grand-Monstre a l’impression qu’il est nul et que Petit-Monstre est fort, c’est le meilleur! De quoi être jaloux, mais surtout très malheureux, seulement voilà chacun a ses qualités et ses défauts et l’occasion de le prouver à un moment donné. C’est donc au tour de Grand-Monstre, après une bonne crise de larmes (et oui, un grand monstre ne doit pas pleurer puisqu’il est grand, mais bon grand ou pas, pleurer ça fait du bien alors pourquoi se retenir!) d’apprendre au Petit-Monstre à nager, pour leur plus grande joie à tous les deux…

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Allez, au lit, maman ! d’Amy Krouse Rosenthal, illustré par LeUyen Pham

« Dans ce livre une petite fille use de tous les subterfuges pour convaincre sa maman qu’elle doit aller se coucher. Bien sûr Maman n’est pas décidée à aller au lit. Mais c’est sans compter sur la détermination de sa petite fille qui lui accorde cinq petites minutes et pas une de plus ! »

Allez, au lit, Maman ! ou comment les rôles sont inversés. Comme il est drôle de voir la maman supplier sa petite-fille de ne pas aller se coucher tout de suite. C’est une intrigue (où l’enfant endosse le costume d’un des parents pour les mener au lit) courante mais tellement amusante que ça marche toujours, on irait même jusqu’à en redemander…

Des dessins à l’aquarelle, des couleurs pastels, des illustrations qui rappellent les bandes dessinées (à cause des paroles dans les bulles), et une histoire qui remplace la fillette en maman intransigeante  pour l’heure du coucher, voici les ingrédients de cet album, une réussite, et beaucoup de rires à la clef!

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Akiko la courageuse, d’Antoine Guilloppé

« Akiko n’a pas peur de la nuit : les silhouettes des arbres se découpent sous la lune comme un merveilleux théâtre d’ombres et ses amis les animaux l’accompagnent et veillent sur elle. »

A l’instar de petites filles modèles bien sages, Akiko se révèle être une enfant courageuse qui affronte sans frémir la forêt même dans l’obscurité. Cet album pourrait se passer de mots tellement les illustrations sont belles et riches en détails. Le savant mélange du noir & blanc avec les touches de couleurs (Akiko vêtue de son kimono chatoyant au fil des pages, et les fenêtres laissant passer l’éclairage jaune de sa maison), et le travail des formes découpées des ombres, des silhouettes donnent  à l’ouvrage un esprit zen très apaisant.

Une sélection pour le prix des incos 2012, très beau livre qui laisse place à une fillette courageuse, enfin! Et rien que pour ça merci Monsieur Antoine Guilloppé!

Si cet album vous plaît, sachez qu’il existe  également d’autres histoires avec Akiko : Akiko la rêveuse, Akiko l’amoureuse, Akiko la curieuse… et son double masculin : Takiji l’audacieux.

Si vous souhaitez feuilleter quelques pages en ligne, rendez-vous sur ce lien :  http://www.editions-picquier.fr/beaulivre/bl_55/

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Lucie est partie, de Sebastian Loth

En attendant les résultats du vote (pas des élections présidentielles, mais celui du prix des incorruptibles), je continue d’écrire sur la sélection des albums pour les maternelles. Voici donc un petit panorama de Lucie est partie, de Sebastian Loth.

« Ce petit album nous raconte l’histoire d’une amitié entre l’oie Zelda et la tortue Lucie. Les deux amies se retrouvent et se racontent leurs rêves et leurs pires cauchemars. Mais un jour Lucie n’est pas au rendez-vous. Zelda comprend enfin que son amie est partie pour un grand voyage… »

Ici aussi, l’auteur, Sebastian Loth, est l’illustrateur du livre. Très beau, triste et doux, cet album nous parle d’un thème qui malheureusement nous touche, la mort, le décès d’un(e) proche. Il est difficile pour les enfants de comprendre le concept (car s’en est un!) de la mort, et de concevoir que malgré l’absence, on peut toujours éprouver de l’amitié, de l’amour pour une personne (ou un animal).

On peut s’interroger sur la pertinence de traiter de tels thèmes et sujets avec des tout-petits, car on est toujours tenté de les préserver et maintenir éloignés du malheur et de la tristesse pour qu’ils gardent cette innocence qui leur est propre, cependant on dit aussi qu’il vaut mieux prévenir que guérir, alors… peut-être que donner aux enfants des armes pour s’expliquer la mort, l’amitié, est une aide et non un poids. Au contraire, je pense (vous l’aurez compris) qu’il faut en parler avec eux, et cet auteur le fait avec beaucoup de poésie et de douceur, pourquoi s’en priver?! Au-delà de ces thèmes, c’est une très belle histoire à lire et écouter, regarder.

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Les quatre saisons de Loup, de Philippe Jalbert et le prix des incos 2012

Le prix des incorruptibles (des incos pour les habitués) en est déjà à sa 23ème édition avec encore et toujours des livres (albums et romans) choisis par le plus grand soin des comités de lecture, et lus par des milliers d’enfants  au cours de l’année.

Le pris des incos, c’est aussi l’occasion de voter pour son livre préféré, de découvrir des histoires magnifiques, bouleversantes, amusantes, etc, c’est également l’opportunité de partager son avis sur une lecture, d’échanger, de ressentir, et de s’apercevoir que la lecture n’est pas que scolaire et barbante !

N’hésitez pas à aller faire un tour sur leur site : http://www.lesincos.com/

Je vous propose un petit aperçu des six ouvrages  destinés aux maternelles, le tout premier étant : Les quatre saisons de Loup, de Philippe Jalbert.

« Que ce soit l’hiver, le printemps, l’été ou l’automne, Loup est content. Chaque saison a ses plaisirs, ses délices, ses enchantements : le temps des cerises exquises, des premiers rayons de soleil, la chaleur d’un pull, le froid qui picote le bout du nez ou bien un garde-manger bien rangé. Ainsi va la vie de Loup, qui s’occupe ou qui ne fait rien du tout, qui goûte, écoute, regarde le monde autour de lui. »

Cette histoire de loup (encore! et oui le loup est un personnage plus que représenté dans la littérature jeunesse, néanmoins on l’aime bien quand même), montre aux enfants qu’il faut apprécier chaque moment, être positif, ne pas retenir de l’hiver les pieds gelés et la goutte au nez, mais plutôt le plaisir de marcher dans la neige fraîche, d’écouter le silence de la campagne endormie, …, et ainsi de suite pour chaque saison. Le loup ne retient que les petites choses simples qui embellissent notre quotidien si on fait l’effort de leur prêter attention : chaque sens sera ravi par la saison qui arrive. Au printemps, Loup adore écouter la campagne qui s’éveille (ouïe), sentir le parfum des fleurs (odorat), goûter des cerises exquises (goût), regarder les lapins manger (vue), marcher dans l’herbe grasse (toucher), et plein d’autres merveilles. L’été, Loup apprécie de sentir l’odeur de l’air après l’orage, goûter des fraises juteuses, l’automne, de marcher avec son panier et écouter le bouillon frissonner…

Quel plaisir de découvrir un livre où, pour une fois, le sujet n’est pas le coucher de l’enfant, le petit chaperon rouge… mais les petits bonheurs qui font de notre quotidien, une vie heureuse!

J’allai terminer mon article sans vous avoir parlé des illustrations (l’erreur!), Philippe Jalbert est l’auteur et l’illustrateur du livre, et il a une manière de mettre en scène le Loup qui est très rigolote. Les enfants adorent le personnage du loup qu’ils trouvent attachant et amusant. Le cadrage des illustrations n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui d’un cinéaste (effets de zoom, de contre plongée, etc, qui sont plutôt inhabituels dans un album, et très intéressants).

Sur ce, bonne lecture!

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Bou et les trois zours, d’Elsa Valentin, illustré par Ilya Green

Vous connaissez certainement (le contraire m’étonnerait!) l’histoire de Boucles d’or et les trois ours?

Et bien, Bou est une petite-fille, et comme tous les enfants, il lui arrive parfois de désobéir à ses parents… Ce jour-ci Bou va se promener dans la forêt, ses parents lui recommandent bien évidement la prudence et de ne pas rentrer trop tard, mais… une fois encore je vous envoie lire le livre pour connaître la suite!

Au-delà de ce conte très « classique » revisité, on trouve dans cet album un graphisme très coloré et géométrique (il y a de jolies tonalités et déclinaisons de teintes tout au long du livre), et une véritable adaptation et interprétation de l’histoire. Cependant ce qui différencie cet album (édité par l’Atelier du Poisson Soluble, donc rien d’étonnant) c’est que le texte est revisité, et alors Boucles d’or devient Bou, les parents sont la maïe et le païe, la forêt se nomme la forest, les fleurs sont des flores, l’oiseau est le piaf, et ainsi de suite… Et puis les trois zours qui « back home sweet home » découvrent un capharnaüm dans toute la casa comme dans la « vraie » histoire!

Pour résumé, une histoire haute en couleurs qui fait beaucoup rire petits et grands, qui se joue de la langue et s’amuse des sonorités. Un plaisir pour les yeux, les oreilles, à lire et relire, et à faire partager…

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Blaise et le château d’Anne Hiversère, Claude Ponti

Blaise et le chateau d'anne hiversère de Claude PontiCet album est une petite réjouissance tant au niveau du texte que des illustrations.

Les célèbres poussins de Ponti nous plongent dans la préparation de la recette du château pour leur meilleure amie Anne Hiversère. On les suit en train de choisir les œufs (mais pas des œufs de poussins attention !), l’eau des Grobinets (la meilleure qui existe !), le lait du Lac Tésibon, et bien d’autres ingrédients nécessaires à sa fabrication…(mais celui que je préfère c’est la mine de chocolat).

Tous les poussins participent à la préparation, chacun a son rôle mais on peut parfois apercevoir Boufniouse qui lit son journal, Métantan-Skontdi et Métébouché qui ont une discussion de la plus haute importance « Pète et répète sont sur un bateau, Pète tombe à l’eau, qui c’est qui reste ? Répète… » ou bien encore Hyppolitdesset qui vole sur un Bribron (oui Bribron et non biberon). Un des (nombreux) talents de Claude Ponti est de pouvoir inventer des mots tout aussi farfelus les uns que les autres mais qui correspondent à l’imaginaire des enfants qui les comprennent tout à fait et s’en amusent. L’histoire est truffée de jeux de mots et d’allusions que les petits et les grands chercheront avec amusement.

Mais ce qui reste le plus incroyabilicieux, c’est la page où l’on voit tous les poussins réunis pour fêter l’Anne Hiversère d’anniversaire (mince c’était le contraire !) avec tous leurs amis. Et là vous pouvez vous amuser à retrouver tous les personnages de votre enfance : Obélix, Superman, Gaston Lagaffe, Snoopy et bien sûr l’incontournable Charlie (et j’ai réussi à le trouver ! Serez-vous capable d’en faire autant ?).

Dans chaque page, on peut s’amuser à découvrir les situations loufoques dans lesquelles se retrouvent parfois les poussins, et chercher parmi tous ces personnages celui qui fait une bêtise, celui qui dort tout le temps…

Seul bémol de l’histoire, c’est qu’après l’avoir lue les enfants aimeraient eux aussi un château pour leur anniversaire ! (Bon courage s’ils vous le demandent !)

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Anne Herbauts, de quelle couleur est le vent?

« Chère Madame Herbauts,

Je vous écris cette lettre pour vous remercier… »

Cette rubrique est intitulée « nos coups de cœur », mais là il s’agit même d’un coup de foudre! C’est pour cela que s’il fallait écrire une lettre à cette grande illustratrice et auteure, ce ne serait que compliments et remerciements.

J’ai eu l’occasion de lire quatre ou cinq de ses albums, et bien… ils sont magnifiques, empreints de poésie, de douceur, et en même temps, derrière toute cette beauté, on parle de sujets graves, touchants, voire poignants. C’est cette conjugaison de deux contrastes qui fait de son œuvre littéraire et artistique quelque de chose de magique et émouvant.

Un de ses ouvrages, de quelle couleur est le vent? a reçu le prix sorcières 2012 (si vous ne connaissez pas, il s’agit d’un prix littéraire jeunesse créé par les librairies sorcières qui sont toutes spécialisées en jeunesse et qui font de leur mieux pour réussir à  garder leur indépendance!), une belle reconnaissance pour un livre qui combine le braille et le texte « normal », accompagnés d’illustrations dans des tons bleus et verts qui sont magnifiques.

Peut-être que ne suis je pas très objective sur l’ensemble de sa production, néanmoins, je pense que son nom mérite le détour, alors si vous croisez un de ses albums, parcourez-le afin de vous perdre dans les méandres de ces illustrations et de ses textes!

Ci-dessous, la majeure partie des couvertures des ouvrages publiés dans différentes maisons d’édition.

Je vous recommande tout particulièrement de lire : L’heure vide, L’arbre merveilleux et Les moindres petites choses.

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Le magicien des couleurs, Arnold Lobel

Le magicien des couleurs d'Arnold LobelCette histoire est celle d’un magicien qui trouve que la vie est bien triste et bien morne. En effet, pas une seule couleur ne vient sublimer les paysages. Tout est gris (et pas seulement les chats la nuit).

Le magicien réalise de multiples expériences, au cours de l’une d’entre elles,  il réussit à créer une couleur qu’il appellera le BLEU. Et pas un habitant, pas une maison, pas un seul caillou, pas une seule poussière n’échappe aux coups de pinceau du magicien qui repeint la vie en bleu (et non en rose). La vie devient plus belle. Seulement voilà, au bout de quelque temps, tout le monde devient triste et se met à pleurer à chaudes larmes (bleues). Le magicien n’en démord pas : il fabrique une autre couleur : le JAUNE. Ça y est la vie redevient gaie et joyeuse. Mais il faut dire que le jaune est une couleur éblouissante tellement éblouissante qu’elle donne mal à la tête aux habitants. Trop c’est trop, le magicien recrée une autre couleur le ROUGE. Et de coups de pinceau en coups de pinceau, les habitants sont transportés par cette couleur conviviale et chaude. Mais le rouge leur monte à la tête et ils deviennent tous rouges de colère. Les habitants deviennent violents (c’est fou à quel point une couleur peut changer nos comportements, qui l’eut cru !) Le magicien est désespéré il n’arrive plus à créer d’autres couleurs. Quand tout à coup les couleurs se mélangent entre elles, et de nouvelles apparaissent au plus grand bonheur du magicien : vert, violet, orange, marron, rose

Mais celui-ci a retenu la leçon et peint avec TOUTES les couleurs la ville, ses habitants, ses cailloux, ses poussières, ses chats de la nuit…et là Ô merveille! La vie est harmonieuse et resplendissante comme un ARCEN-CIEL.

Cet album est un vrai régal pour les yeux. Il est coloré (certes pas au début). L’histoire est bien racontée et réjouira les petits et les grands.

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